supporte pas son reflet, pas plus que celui des autres, qu'il n'aime regarder que lorsqu'il porte ses lunettes teintées. Les hôtesses d'accueil doivent porter des robes rouges sang-de-boeuf ; les garçons d'étage, moins bien lotis, suivent un régime draconien pour garder leur emploi : ne pas s'être exposés au soleil depuis six mois, et dormir trois heures par nuit. C'est ainsi que le teint d'albâtre et les yeux cernés de noir, ils peuvent chatouiller avec douceur la vue sensible du réalisateur. Dans les cuisines, les menus ont été totalement révisés : tartines de rat grillé avec un verre de sang chaud pour le matin - on murmure qu'Isabelle Adjani se joindrait à la fête pour l'occasion -, poulet aux ronces pour le déjeuner, soupe à la citrouille le soir. Finis les oeufs de serpent, qu'il affectionne tant, et les langues de veau rissolées. Le cinéaste serait au régime, ordre de son aimée Helena.
l'occasion, avec isolation thermique pour garder la chair fraîche. Tim reste au rez-de-chaussée, et fait un tour au bar, pour se gorger d'un jus de tomate. Au fond de la salle, Danny (Elfman) accorde ses triangles et xylophones. Les deux hommes se saluent en se caressant les cheveux.
quatre minutes, mais Helena n'a pas encore fini d'agrafer le bas de sa robe à son poignet. Tim jette sa quatrième paire de lunettes de soleil de la journée, et cale un monocle au verre fumé entre l'arcade sourcillière et sa pommette droite. Il brosse le haut de sa veste, encore tâchée par les excréments du corbeau qui dort dans leur chambre. Mais le festival se fait attendre, et Tim a promis d'être à l'heure, pour une fois. En voiture, Burton.