comme Vincent ou Frankenweenie - dont un remake est en préparation. Les enfants sont à l'honneur dans son travail, mais pas n'importe lesquels : des mômes malins, qui s'élèvent contre le monde rigide et absurde des adultes. Ils sont un peu chétifs, malgré une grosse tête aux grands yeux foncés, mais c'est surtout leur intelligence, leur envie de combattre les règles établies qui les caractérisent et les distinguent. Ce sont les enfants du défi : même la mort d'un chien peut être contrée, il suffit de jouer à l'apprenti sorcier, métaphore s'il en est de la naissance d'un jeune réalisateur qui étouffait de ne pouvoir s'exprimer.
SUIT EDWARD AUX MAINS D'ARGENT et ses tourments amoureux entre jeunes gens, ce refus de la société des adultes bornés et intolérants. Ici, la banlieue est colorée et aussi criarde que dans Beetlejuice, mais les adultes, qui ne pensent qu'à la réussite sociale et au paraître, ainsi que les enfants qu'ils jugent bien élevés, sont interdits de compassion, incapables de reconnaître la beauté et l'honnêteté du monde torturé de l'étrange, qui emprunte aux codes du gothique des vieux films chers à Burton. A cet égard, Batman et Batman le défi présentent des problématiques particulières : les adultes n'y ont pas réglé leurs problèmes d'enfance. Bruce Wayne marqué par le meurtre de ses parents, le Pingouin abandonné à cause de sa difformité, Catwoman et son appartement rose bonbon... tous s'évertuent à contrecarrer une société oppressante en se déguisant. Le masque, la difformité, la recherche de l'animalité en l'homme sont les visages de l'étrange qui seuls permettent à ces adultes, restés à l'état d'enfants à cause de leurs blessures, de survivre. Catwoman ne joue-t-elle pas à la corde à sauter devant des micro-ondes d'un supermarché qu'elle a transformé en bombes ? L'enfance est partie prenante de la lutte contre une société de confort et de sécurité.
souvent doublé d'un cauchemar, où les pires visions - la mère pleine de sang - sont des cassures décisives et souvent bénéfiques qui mèneront à la résolution de l'énigme.
par tant de mensonges. Burton semble se dédoubler, il est à la fois celui qui raconte des histoires et celui qui s'interroge sur le statut de ces histoires, leur capacité à éveiller l'imagination et à sauvegarder une intégrité morale. L'enfance étant ce moment où l'on croit que tout est possible, Burton se demande comment il pourra affronter le regard de son enfant face au monde bizarre, tordu, intelligent, mais cynique qu'il a bâti.
héros est si noir, si perdu qu'il n'est plus un exemple. Sa fille, jeune adolescente rebelle, a failli être une victime de ce père trop étrange, trop brisé par la vie. Le seul enfant burtonien de ce film est le jeune garçon adopté par le couple de meurtrier, qui vit dans leur monde, mais il sera lui aussi menacé par ce dernier, blessé par la confrontation avec l'atroce réalité et la découverte des fondements du bonheur de son existence. Le monde de l'étrange fait désormais peur, voire mal. Le couple d'adolescents n'aspire qu'à une vie simple, faite d'amour, loin des excentricités parentales. Besoin d'un air pur, empli d'oxygène, loin de la fumée des ténèbres.







