
Plus dense et plus percutante, cette version de la pièce fait l’économie de l’acte II – qui remet en question le mariage entre Valère et Marianne – et de l’acte V qui constituait l’épilogue moralisateur en forme de coup de théâtre – l’arrivée du roi qui, tel un deus ex machina remet de l’ordre dans la famille et punit le faux dévot –, rajouté pour obtenir l’approbation du pouvoir royal, et l’autorisation de jouer la pièce.
La famille bourgeoise d’Orgon le recueille, lui donne le bain, et une place de choix au sein de la famille. Son corps se trouve sublimé sur scène par une lumière qui transfigure la scène en tableau. Tartuffe naît ainsi de la main même de ses bienfaiteurs et se trouve rituellement « impatronisé », donnant un nouveau sens à la vie d’Orgon qui fait de lui son directeur de conscience.
Séducteur, perfide et faux dévot, Tartuffe envoûte aussi bien le maître de maison que sa mère. Il manipule son monde avec adresse pour arriver à ses fins et régner sur cette famille où les désaccords et les conflits s’accentuent.

