k où tout semble possible. Se nourrissant parfois de paquets de chips à cinquante cents et dormant chez ses petites copines occasionnelles ou sur des bancs, il vagabonde. Basquiat à l'ambition de devenir un "roi", comme en témoigne la répétition obsessionnelle des couronnes dans ses toiles et dessins. Très vite, il passe à la télévision comme le fameux SAMO et affiche son décalage : "Je me suis rasé le dessus du crâne, parce que mes parents n'allaient pas chercher un type avec la tête à moitié rasé." Son visage devient très vite célèbre via ses apparitions régulières sur le câble, dans les émissions de Glenn O'Brien.
jouant sur l'immédiateté du trait et l'influence de la rue. La collision entre deux voitures est un motif obsessionnel, réminiscence directe de l'enfance. A l'âge de huit ans, Basquiat se fait renverser alors qu'il joue dans la rue. Suite à une opération lourde, il subit une ablation de la rate. Sa mère lui offre le livre Gray's anatomy d'Henri Gray, qui influencera considérablement son travail. Chez Basquiat, l'être humain est figuré tant à l'extérieur qu'à l'intérieur par des filaments rouges qui représentent les vaisseaux, les artères, les organes. Il y a ce souci, presque mélancolique, de l'homme comme amas de chair, de sang et d'os voué à retourner à la terre. Témoins, les nombreux crânes qui, à la manière des Vanités, rappellent la course cruelle et inévitable du temps. S'il y a quelque chose de "primal" chez Basquiat, c'est cette vitalité grouillante qui explose sur la toile, cette urgence de vivre.
leur succession, et non indépendamment les unes des autres. Traces de pas sur le papier, utilisation improbable du stylo bille avec du pastel gras et recours à différentes formes d'expressions artistiques... Jean-Michel Basquiat, par ces collages et associations en tous genres, relève le juste phénomène naissant de son époque : le zapping. Il passe d'une chaîne à l'autre pour trouver l'inspiration et créer. Ses toiles reflètent le flux de plus en plus rapide des informations, sous les formes les plus diverses et qu'il devient difficile de hiérarchiser. "Avec le temps, son oeuvre a pris de plus en plus de force et d'importance. Le temps l'a solidifiée", souligne Marie-Sophie Carron de la Carrière, commissaire de l'exposition au MAM. 
