Edito # 7 : Celui qui avait plus d'un tour sous le chapeau
L'Intermède n'a pas vocation, aujourd'hui, à défendre la Culture (avec un C- majuscule) par des tribunes ou éditoriaux politisés. Nous ne nous sommes pas exprimés sur la grève que bon nombre de musées parisiens ont menée fin 2009, pas plus sur les coupes drastiques dans les budgets que le ministère de la Culture alloue aux institutions hexagonales qui promeuvent les savoirs dans leurs diversités.
Ce n'est pas un refus catégorique de notre part de prendre position sur ces questions ; pas plus un manque de conscience politique, ou un désintérêt de notre part pour la chose publique. Les journalistes et universitaires qui publient leurs articles sur
L'Intermède condamnent toutes et tous les dispositions prises à l'égard des musées français ; sont choqués que l'instruction de l'histoire-géographie en terminale scientifique soit remise en question ; s'opposent à la masterisation des concours de l'enseignement qui met à mal la recherche en lettres et sciences humaines. Mais notre façon de protester est de valoriser les savoirs. De fureter aux quatre coins de la France et ailleurs pour débusquer les initiatives heureuses. Quand nous prenons la parole, ce n'est donc pas pour élaborer un méta-discours sur la politique culturelle, mais pour montrer que la culture reste en marche, toujours, changeante, protéiforme. Qu'elle ne tient pas qu'à un fil, et qu'elle est bien vivante.
Valoriser la connaissance en général, c’est penser à long terme, se tourner vers l’avenir et viser une République de citoyens libres, informés et responsables. C’est contribuer à construire une société riche, diverse, tournée vers la création, l’innovation et la réflexion. Mais c’est avant tout proposer une conception de l’homme et de la collectivité fondée sur d’autres valeurs que le profit et la productivité. Un pays qui ne porte pas son attention sur la pensée et la création est un pays mort.
Alors, en ce mois de janvier, sacrifions à la tradition en présentant nos vœux pour l’année à venir. La rédaction de
L’Intermède souhaite prouver qu’en 2010, l’art, l’enseignement, la recherche et la culture continuent à vivre. Et si ce n’est grâce au programme politique de nos élus, que ce soit au moins malgré lui.