
ALORS QUE L'ÉTAT DE LA MÈRE se dégrade et qu'elle commence à confondre le rêve et la réalité, Margherita se perd dans ses souvenirs et ses cauchemars, superposant au réel un univers intime, fantasmatique et discrètement inquiétant. Le film passe sans transition de l'un à l'autre sans qu'il nous soit toujours facile de distinguer immédiatement le statut de ce que nous voyons. Il n'est pourtant pas onirique mais ancré dans une sobriété formelle qui résonne avec le quotidien de tout un chacun.
qu'investit Margherita après une fuite d'eau ayant rendu son propre logement invivable, est justement un lieu hanté par sa présence ; celle d'une figure tutélaire, d'ancienne professeur de lettres classiques, qui semble avoir touché tant de gens. Mais ce sont là presque toujours les souvenirs des autres, et Margherita n'en fait pas partie. On lui raconte sa mère, comme si elle était un personnage.
évidence ne peut être qu'insupportable. Mais c'est aussi cette expérience qui la conduit à réinterroger sa vie, et finalement, dans une certaine mesure, à la réinvestir.


