Logan Un film de James Mangold Sorti le 1er mars 2017
– En deux mots
Dans le futur, Logan, dit Wolverine, vieillissant et affaibli, est chauffeur de limousine. Les mutations se sont arrêtées, et il n'y a plus de nouveaux mutants pour prendre la relève des X-Men, presque tous disparus. Le Professeur Xavier ne contrôle plus ses pouvoirs et doit être médicamenté en permanence pour éviter une catastrophe. C'est dans ce contexte très sombre de l'après que Logan rencontre une petite fille, elle aussi munie de griffes et du pouvoir de régénération. James Mangold, à qui l'on doit notamment 3h10 pour Yuma, offre ici le dernier opus de la franchise Wolverine, qui annonce peut-être une renaissance bienvenue.
Dans cet univers où les exploits passés des héros sont devenus des bandes dessinées et où le réel a bien du mal à se hisser au niveau de la légende, le film fait précisément ce que son intrigue promet, revenir aux sources pour relancer un avenir. Logan est désormais un homme du passé, infecté par le métal même qui fait sa signature et qui est en même temps l'objet de la perversion de son pouvoir. C'est parce qu'il régénère qu'il a pu supporter l'implantation de ce métal qui a fait de lui une arme. Comme lui, les enfants qu'il rencontre ont été instrumentalisés à des fins militaires. Et Il s'agit donc de leur offrir rien moins que la liberté. Pour certains humains, l'enjeu est désormais d'asservir les mutants en contrôlant leurs mutations même : dans ce combat, toujours très politique, des X-men pour la reconnaissance d'autrui comme un autre soi-même, on passe ici à un autre niveau.
Le trio formé par Logan (Hugh Jackman), le professeur Xavier (Patrick Stewart) et la petite fille (Dafne Keen) - qui est d'ores et déjà le personnage le plus badass de l'année cinématographique - offre des moments particulièrement émouvants, de l'ordre d'un double passage de relai, qui contrastent avec la brutalité du film. Dans ce film brut de décoffrage, franchement violent, James Mangold se sert du foisonnement des possibles narratifs de l'univers des X-Men pour construire un film autonome, singulier et plutôt radical, un film qui parle de l'instrumentalisation de l'humain, une problématique malheureusement bien actuelle.
