Les Secrets d'un gainage efficace En tournée en France Jusqu'au 12 avril 2019
– En deux mots
Elles sont cinq à jaillir dans le public pour nous interpeller et elles ne reculent devant aucune audace. C’est qu’il faut des épaules solides pour soulever certaines questions et renverser les préjugés ! Ainsi, en nous invitant à la réunion hebdomadaire d’un groupe féministe qui travaille à l’écriture d’un livre sur le corps des femmes, Camille (Tiphaine Gentilleau), Delphine (Cécile Guérin), Eva (Claire Méchin), Maryline (Chloé Olivères) et Hélène (Géraldine Roguez) nous plongent au cœur de leur réflexion et nous invitent à penser la féminité sans tabous ni complexes.
Les secrets d’un gainage efficace, crée en novembre 2018 par le collectif Les Filles de Simone et désormais en tournée dans toute la France, c’est à la fois un pied de nez au sexisme ambiant, une confession touchante sur la difficulté d’être femme et un étonnant moment d’autodérision. On y plonge à l’invitation d’un groupe de jeunes femmes dont l’enthousiasme brouillon et bruyant trouve bientôt matière à s’organiser. Parler de la femme, ce sera d’abord regarder son corps et avouer qu’on ne s’y fait pas. Et c’est Camille qui se lance : d’elle, rien ne va. Dents, cheveux, peau, fesses… La formulation est cocasse, l’accumulation des défauts, comique, mais le constat, amer ; car au-delà des complexes qui sont ainsi dévoilés, c’est le regard impitoyable que la société fait peser sur le physique des femmes qui nous est rappelé. Ainsi, d’emblée, le titre du spectacle résonne de son double sens et sonne comme une dénonciation qui irrigue l’ensemble de la pièce: le gainage efficace est moins celui que la femme s’impose pour répondre à des canons de beauté que celui dans lequel la société la corsète et l’enferme. De là, au fil des chapitres du livre en cours d’écriture, tous les thèmes liés à la condition féminine moderne sont abordés : les relations sexuelles, la pilosité, le clitoris, l’hymen, les règles, le corps objet de la femme fatale… "On s’attaque à la relation conflictuelle que les femmes vivent avec leur corps, une relation criblée de hontes, tabous et méconnaissances largement entretenus", expliquent les comédiennes à Pierre Notte. Et pour ce faire, les Filles de Simone rivalisent de dispositifs et trouvailles théâtraux : là une interview fictive de Mona Chollet, ici une apparition de Freud, plus loin la visite en direct d’un appareil génital géant et même un concert joué avec des protections hygiéniques ! L’ensemble ne manque donc pas d’humour, mais le grand éclat de rire que nous sommes conviés à partager se mue à plusieurs reprises en une émotion beaucoup plus grave. "Au gré des réflexions qui émergent, des témoignages qui se partagent et du livre qui prend forme, des "bulles" éclatent l’espace de l’assemblée, pour faire résonner des récits intimes, surgir des images poétiques et des fictions décalées, burlesques". Face à celle qui révèle les stigmates d’un viol, celle qui raconte sa boulimie d’adolescente ou celle qui avoue la difficulté d’être féministe, le spectateur est invité à entrer dans les secrets de ces femmes et à épouser leur refus d’un monde où le conditionnement et le système politico-culturel en font des corps malmenés. Un spectacle à la fois engagé et réjouissant pour apprendre à (se) regarder autrement !
Parler de la femme, ce sera d’abord regarder son corps et avouer qu’on ne s’y fait pas. Et c’est Camille qui se lance : d’elle, rien ne va. Dents, cheveux, peau, fesses… La formulation est cocasse, l’accumulation des défauts, comique, mais le constat, amer ; car au-delà des complexes qui sont ainsi dévoilés, c’est le regard impitoyable que la société fait peser sur le physique des femmes qui nous est rappelé. Ainsi, d’emblée, le titre du spectacle résonne de son double sens et sonne comme une dénonciation qui irrigue l’ensemble de la pièce: le gainage efficace est moins celui que la femme s’impose pour répondre à des canons de beauté que celui dans lequel la société la corsète et l’enferme. De là, au fil des chapitres du livre en cours d’écriture, tous les thèmes liés à la condition féminine moderne sont abordés : les relations sexuelles, la pilosité, le clitoris, l’hymen, les règles, le corps objet de la femme fatale… "On s’attaque à la relation conflictuelle que les femmes vivent avec leur corps, une relation criblée de hontes, tabous et méconnaissances largement entretenus", expliquent les comédiennes à Pierre Notte. Et pour ce faire, les Filles de Simone rivalisent de dispositifs et trouvailles théâtraux : là une interview fictive de Mona Chollet, ici une apparition de Freud, plus loin la visite en direct d’un appareil génital géant et même un concert joué avec des protections hygiéniques ! L’ensemble ne manque donc pas d’humour, mais le grand éclat de rire que nous sommes conviés à partager se mue à plusieurs reprises en une émotion beaucoup plus grave. "Au gré des réflexions qui émergent, des témoignages qui se partagent et du livre qui prend forme, des "bulles" éclatent l’espace de l’assemblée, pour faire résonner des récits intimes, surgir des images poétiques et des fictions décalées, burlesques". Face à celle qui révèle les stigmates d’un viol, celle qui raconte sa boulimie d’adolescente ou celle qui avoue la difficulté d’être féministe, le spectateur est invité à entrer dans les secrets de ces femmes et à épouser leur refus d’un monde où le conditionnement et le système politico-culturel en font des corps malmenés. Un spectacle à la fois engagé et réjouissant pour apprendre à (se) regarder autrement ! 
