L`Intermède
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Kedi. Des chats et des hommes
Un film de Ceyda Torun
Sortie le 27 décembre 2017



En deux mots
 
Voilà un film aux héros pour le moins inhabituels. Pendant plusieurs mois, Ceyda Torun et son équipe de tournage ont repéré trente-cinq chats stambouliotes, en ont filmé dix-neuf, puis ont racconté l’histoire de sept d’entre eux. Il y a Sari, surnommée l’arnaqueuse, Aslan Parçasi, dit le Chasseur, Deniz le Mondain, Duman le Gentleman, Bengü la Tombeuse, Gamsiz le Joueur. kedi, ceyda torun, chats, istanbul, tour de galata, bosphore, turquieEt puis il y a la « psychopathe du quartier », une chatte noir et blanc que craignent tous les autres matous. Autant d’itinéraires animaliers qui nous mènent vers d’autres existences : celles des humains qui les côtoient.

Kedi est plus qu’un film sur la gent féline, mais c’est aussi plus qu’un documentaire sur la ville d’Istanbul. Arpentant, à hauteur de chat, les ruelles et le marché, errant aux abords de la tour de Galata ou du Bosphore, la caméra nous montre ce qu’on ne voit jamais de la capitale turque : les recoins cachés ou haut-perchés, les arrière-cours et les cages d’escaliers, les demeures intimes de personnes qui, en même temps qu’elles nous laissent pénétrer dans ces félins refuges, nous donnent accès à leur intérieur, aux espaces qu’habitent leur corps et leur esprit. Et tandis qu’ils parlent des chats de leur entourage, tous disent aussi quelque chose d’eux-mêmes, de leur vision de l’existence et de leur manière d’appréhender les rapports humains. Telle femme nous confie ainsi que, si elle nourrit et soigne inlassablement des dizaines de chats, c’est sans doute pour panser à travers eux ses propres blessures ; tel autre personnage raconte comment, alors qu’il avait tout perdu, un chat l’amena un jour vers un portefeuille qui contenait exactement la somme dont il avait besoin. Tous leur donnent à boire, à manger, tous les caressent et se soucient de ce qui leur arrivera si le quartier est détruit plus encore qu’ils ne se préoccupent de ce qu’ils deviendront eux-mêmes. Dans la ville d’Istanbul, où les chats des rues ont pour certains une aura quasi sacrée, prendre soin de ces petits quadrupèdes est une manière d’être attentif à soi-même et aux autres, de s’arrêter un instant pour scruter, dans leurs regards jaunes ou verts, les mystères de l’existence.
 



Kedi. Des chats et des hommes, un film de Ceyda Torun
Durée : 1h20
Sortie le 27 décembre 2017


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