
Les données sont contextualisées : les Sissy des débuts du cinéma, l’homosexualité pour tourner en dérision la figure du mâle autoritaire chez Ernst Lubitsch, les efforts pour amener le spectateur à plus de tolérance dans Différent from the others de Richard Oswald (1919). La mise en regard de la libération du cinéma vis-à-vis de ces questionnements d’une part et de la censure d’autre part (qu’il s’agisse du Code Hayes de 1934, de la neutralisation des sujets au cinéma sous le IIIe Reich ou encore des formes de conservatisme de la première moitié du XXe siècle en France) est particulièrement bien explorée : certains indices glissés par les réalisateurs sont exhibés, des allusions dépliées, et finalement des films (que l’on pensait connaître) décryptés – on pense par exemple à Hôtel du Nord (1938) ou Les Enfants du Paradis (1945) de Marcel Carné. Ces indices subtils s’entrelacent aux monuments du cinéma français, attendus : La Garçonne (Jean de Limur, 1936), L’Éternel retour (Jean Delannoy, 1943), La Meilleure façon de marcher (Claude Miller, 1976), ou Un éléphant ça trompe énormément et Nous irons tous au paradis (Yves Robert, 1976 et 1977).

