
Le « transfert de la notion de sainteté » (p. 13) y est décrypté, notamment en ce qu’il engage une réflexion sur deux aspects éminemment complexes que les figures de « saints laïques » participent à problématiser : l’individualisme et le rapport à l’autorité et aux institutions au XIXe siècle. Et pour cela, le premier chapitre est instructif.
Trivialisée chez Émile Zola dans La Joie de vivre, elle est, là, articulée à l’influence sur l’auteur de la philosophie de Schopenhauer : aucune souffrance ne peut être transcendée. Qu’elle soit quotidienne ou politique (dans Pierre Patient ou I.N.R.I. de Léon Cladel), elle renvoie à une autre réalité : « le saint n’a plus comme destin qu’un martyre qui, loin d’ouvrir sur des victoires futures, signe un échec définitif. » (p. 196). Le motif connaît encore une mutation à la toute fin du XIXe siècle : dans Les Quatre Évangiles de Zola, la pulsion de mort est omniprésente. Luc (dans Travail) manque d’être lapidé, mais en réchappe. Le martyre ne peut jamais signifier l’achèvement d’une quête. Ce nouveau Golgotha signe l’avènement d’une désillusion.

