
SI PERSONNE NE SAIT comment les deux escaladeurs ont réussi à se percher là-haut, ils semblent tous deux résolus à ne pas quitter ce poste tant qu'ils n'auront pas atteint leur objectif : l'annulation de la pièce au programme depuis la veille. Leurs revendications, ainsi que celles de leurs collègues, distribuant des tracts sur le trottoir et dans le reste du quartier, sont tristement claires : "Le travail de Romeo Castellucci est offensant et vulgaire aux yeux de la communauté catholique ; il relève d’une démarche profondément contestable sur les plans moral et esthétique." Pourtant, chaque membre avoue sans honte à ceux qui leur posent la question : "Non, je n'ai pas vu le spectacle, mais on m'en a parlé." Une réplique qui surprend d'autant plus qu'elle provient de la part d'individus qui n'hésitent pas à afficher leur appartenance à une association religieuse.
faire face aux problèmes de l'incontinence. Doit-on lire métaphoriquement ce qui nous est présenté ? Probablement pas, puisque les choses sont telles qu'elles sont : un fils aide son père parce qu'il est vieux, qu'il ne peut vivre seul et qu'il est obligé, en raison de ses problèmes de santé, de porter des couches qu'il faut sans cesse changer.
qu'ombre, trace, empreinte. C'est ainsi que l'entreprise s’achève, dans un espace éclaté, à la fois preuve et remise en cause de notre passage sur terre. Cet espace, nous aurions envie de le traverser, de l'apprivoiser, de le "faire nôtre" pour pouvoir en garder les morceaux, tels les reliques, non pas de saints, mais de nos proches, avant qu'ils ne soient plus, à nos yeux, que l'image d’une image ; l'effigie délavée de ce qui a été ou de ce qui, un jour, aurait pu être.

