Méliès, l'apprenti sorcier
nomadisme des cirques et de l'exiguïté des baraques. C'était sans compter sur un certain Georges Méliès. Fasciné par la prestidigitation, qu'il pratiquait lui-même en amateur, ce jeune homme enthousiaste comprend bien vite tout l'éventail des possibles qu'offre le cinéma. Les frères Lumière voient dans leur invention une simple curiosité scientifique à l'avenir improbable, Pathé et Gaumont en font une industrie ; le coup de génie de Méliès, quant à lui, est d'en déceler le potentiel créatif et de l'exploiter à outrance, jusqu'à réaliser plus de cinq cents courts métrages en seize ans d'activité. De la création d'un objet technique à la naissance du Septième art, le pas est franchi.
après : "Les hommes marchent au plafond, les mauvais anges jaillissent des horloges, l'Aurore et la Grande Ourse luttent à la nage, un parapluie planté en terre de Lune devient un champignon géant. Saturne sort de son anneau et dix femmes surgissent de l'ombrelle d’un jongleur. L'initiateur du cinéma ne fut pas seulement un prestidigitateur de génie, mais encore le premier poète de l'image animée", écrivent Robert Brasillach et Maurice Bardèche dans leur Histoire du cinéma en 1935.

