
autrement dit, ne s'ancre pas dans l'écrit, dont l'auteur refuse la primauté, mais "dans le réel et dans cette dimension la plus concrète de tout qu'est le temps". Le temps sensible du mouvement, le temps extensible du jeu de scène, mais aussi le temps de la maturation de la pièce, qui naît d'une intuition, d'une idée, avant de prendre forme à travers les répétitions et les représentations.
en découle. Les liens du patron à l'employé, déclinés sous leurs multiples configurations dans les deux dernières pièces de l'auteur, Cercles/fictions (2010) et Ma chambre froide, prolongent ainsi l'univers de la famille - celui de Cet Enfant par exemple - tout en l'ancrant dans une société néolibérale fortement reconnaissable, des entreprises en tout genre aux crises sociales, des journaux télévisés aux shows de télé-réalité.
contraire, une recherche d'étrangeté : celle d'un rêve où les adultes ont des têtes d'enfants et les enfants des corps d'adultes, celle d'un plateau circulaire et rotatif sur lequel les scènes statiques se mettent en mouvement, celle des voix amplifiées qui résonnent en écho les unes aux autres ou celle de l'irruption d'une bande musicale au milieu d'un dialogue, de claquements de talons hauts rythmant la marche, nue pied, d'un personnage...
approfondit une exploration de l'intime en l'ancrant toujours plus dans la primauté du concret, l'attirance pour la fantaisie et le délire, le soin apporté à tous les éléments scéniques et à une présence authentique de l'acteur. Peut-être cette attention portée à l'instant, qui devient durée partagée et expérience collective, vise-t-elle à donner au théâtre une dimension sacrée, apte à s'appuyer tant sur l'imaginaire et les fantasmes que sur la sensation, pour devenir un exutoire fédérateur et bouleversant.