
rouge à lèvres, et j'avais l'impression qu'elle voulait nous manger, nous dévorer. Alors j'ai chuchoté à l'oreille de Steve : "Tu l'as vu en premier". Et c'est devenu une blague récurrente, ce "après vous", qui repose aussi sur l'idée que les gens semblent toujours plus beaux après deux ou trois verres." "Et puis, reprend Ian Paice, vous ne le savez peut-être pas, mais on vous vole très souvent des expressions françaises."
LE NOUVEL ALBUM est venu de cette possibilité de retrouver un son classique, et de la proposition de Bob Ezrin, un grand producteur canadien qui avait déjà travaillé pour de grands noms du rock comme KISS, Pink Floyd, Lou Reed, ou Nine Inch Nails, de le produire : "Nous prenions tellement de plaisir sur la tournée, explique Ian Gillan, le chanteur, nous ne ressentions pas le besoin de retourner en studio. Nous en parlions de temps à autre, autour d'une bière. Mais nous n'étions pas décidés." Jusqu'au jour où Bob Ezrin vient les voir jouer, et leur propose de faire un nouvel album : "Il nous a rappelé la manière dont nous travaillions à nos débuts, que nous sommes un groupe d'instrumentistes avec un chanteur, et que c'est le son de chaque instrument qui prime, alors qu'avec le temps, nos compositions étaient devenues presque convenues, attendues, quelques couplets et quelques refrains. Bob nous a redonné l'envie de faire un disque, parce qu'il a su nous ramener à une vision plus originale, et plus proche des origines, de notre musique. Nous sommes avant tout un groupe d'improvisation." Et le résultat n'a pas tardé à dépasser les attentes du groupe : "Nous savions qu'il était capable de produire un son excellent, mais honnêtement, le premier matin, quand j'ai entendu l'enregistrement, j'étais au bord des larmes : Deep Purple n'avait jamais autant ressemblé à l'idée que je m’en fais. Nous avons réussi à obtenir un son vraiment classique, une composition d'ensemble de tous les instruments, ce qui est si difficile à retrouver dans notre ère digitale. Mais nous voulions cette connexion avec l'histoire."
ont réellement changé dans leurs relations avec la presse, malgré leur succès et le statut de monstres sacrés que les critiques leur donne : "Nous n'avons jamais été intéressés par la réception commerciale de notre musique, explique Ian Gillan. C'est beaucoup plus satisfaisant de rester fidèles à nos premières intentions, de continuer à faire ce que nous aimons, sans jamais chercher à être à la mode."

