De tous les projets de Steven Wilson, Blackfield est certainement le plus pop. Né de sa rencontre avec le musicien israélien Aviv Geffen, le groupe a déjà enregistré quatre albums et effectué un certain nombre de tournées internationales. Steven Wilson s'est récemment éloigné du projet et Blackfield IV, sorti le , a été entièrement composé par Aviv Geffen. L'anglais a cependant rejoint à nouveau son camarade pour quelques dates de tournée en ce début d'année, dont celle au Trianon, le dernier, une salle où Wilson a désormais ces habitudes.
"Ce que j'aime bien avec Blackfield, c'est que nous en sommes à la 17e chanson ce soir. Si c'était un de mes concerts solo, on commencerait à peine le second", plaisantait Steven Wilson sur la scène du Trianon. Au-delà de l'anecdote, il pointait là une des grandes caractéristiques de ce projet qui, bien qu'ils se nourrissent de l'univers progressif dans lequel baigne Steven Wilson et dont il est devenu l'une des personnalités les plus importantes ces dernières années, propose des morecaux beaucoup plus accessibles et que l'on imaginerait sans problèmes entendre à la radio, si celles-ci ouvraient leurs ondes au-delà des majors. Mélodies mises sur le devant de la sècne et arrangements envoûtants engagent l'auditeur immédiatement dans un univers sombre mais d'une grande beauté. Moins metal que les tous les derniers albums de son autre projet phare Porcupine Tree, Blackfield laisse davantage de place à la voix, et à des accompagnements simples de guitare ou de piano.
Pour autant, la musique n'en perd pas son exigence ou sa complexité, mais le travail se fait toujours discret et au service de la chanson. Plutôt que de morceaux, on peut d'ailleurs ici, et ce n'est pas souvent le cas dans le rock progressif, parler précisément de chansons, tant la mélodie et les paroles sont au coeur de chacunes des plages de ces albums.