L'oeuvre, le collectionneur, la multinationale
formes simples et droites, que viennent parachever des éléments fonctionnels, comme une lampe intégrée et une corbeille pivotante fixée sur l’un des pieds. D'autres pièces moins spectaculaires laissent deviner l'origine de certaines créations grand public actuelles. "La collection illustre les ruptures fécondes qui ont abouti à l'avènement d’un cadre de vie contemporain : celui que nous connaissons aujourd’hui", souligne François de Ricqlès.
marché de l'art, tout d’abord, établie sur les résultats de ventes précédentes, permet de mesurer la demande du public. L'état, la provenance et l’unicité de la l'oeuvre donnent ensuite lieu à des ajustements. Le souvenir d’un propriétaire illustre, enfin, pèse dans la balance, comme pour la table à jeux laquée noire, au damier en incrustation de coquille d’oeuf, commandée à Jean Dunand par la couturière Madeleine Vionnet en 1929.
Ce qui se passera en salle de ventes n'est donc en rien laissé au hasard. "Tout acheteur potentiel doit compléter et signer un formulaire d'enregistrement et présenter toutes pièces d’identité requises avant de porter une enchère. Christie's SNC se réserve le droit de réclamer, par ailleurs, la présentation de références bancaires ou financières", annonce le règlement. Le commissaire-priseur devient le seul maître à bord. Ils seront cinq à se passer le marteau pendant les trois jours de vente : François de Ricqlès, François Curiel, Lionel Gosset et Pierre Mothès (directeurs des Inventaires en France), et Marie-Laurence Tixier (Directrice du département Bijoux en France) ; à eux la charge d’organiser les enchères et d’arbitrer les conflits. La surprise, toutefois, n'est jamais exclue, et la maison se souvient de la vente Yves- Saint-Laurent de février 2009, au cours de laquelle le fauteuil "Dragons" d'Eileen Gray est devenue la star inattendue des enchères, en partant pour 28 millions de dollars au lieu des 2 prévus. La pièce maîtresse de cette vente-ci pourrait bien être la table de Madeleine Vionnet ou le lit "aux Nénuphars" de Majorelle… Mais le vrai gagnant sera de toute façon Laurent Negro, le propriétaire, dont les propos trahissent le soulagement. "Gourdon a absorbé toute mon énergie. Je ne voyais pas mes enfants grandir. Maintenant, le château peut brûler, je m’en fiche !"
