 Sorbonne Nouvelle-Paris 3, la première journée d'études consacrée à Emmanuel Carrère, écrivain, réalisateur, scénariste et journaliste né en 1957. Ses romans - La classe de neige (1995), La Moustache (2005) -, ses livres qui brouillent la frontière entre réalité et fiction - L'Adversaire (2000), Un roman russe (2007), D'autres vies que la mienne (2009) - mais aussi son travail biographique sur Philip K. Dick - Je suis vivant et vous êtes morts (1993) -, en ont fait depuis de nombreuses années l'un des acteurs majeurs de la scène littéraire française contemporaine. Universitaires, collègues et amis se sont donc réunis, au cours de cette manifestation scientifique organisée par Alain Romestaing (Université Paris-Descartes) et Alain Schaffner (Université Sorbonne Nouvelle-Paris 3), pour tenter de déterminer quelques-uns des aspects de cette oeuvre encore en construction et pour entendre, en réaction à chaque intervention, la parole de l'écrivain lui-même.
Sorbonne Nouvelle-Paris 3, la première journée d'études consacrée à Emmanuel Carrère, écrivain, réalisateur, scénariste et journaliste né en 1957. Ses romans - La classe de neige (1995), La Moustache (2005) -, ses livres qui brouillent la frontière entre réalité et fiction - L'Adversaire (2000), Un roman russe (2007), D'autres vies que la mienne (2009) - mais aussi son travail biographique sur Philip K. Dick - Je suis vivant et vous êtes morts (1993) -, en ont fait depuis de nombreuses années l'un des acteurs majeurs de la scène littéraire française contemporaine. Universitaires, collègues et amis se sont donc réunis, au cours de cette manifestation scientifique organisée par Alain Romestaing (Université Paris-Descartes) et Alain Schaffner (Université Sorbonne Nouvelle-Paris 3), pour tenter de déterminer quelques-uns des aspects de cette oeuvre encore en construction et pour entendre, en réaction à chaque intervention, la parole de l'écrivain lui-même.  Rabaté, puisque l'écrivain américain, paranoïaque notoire, a cherché à s'arranger avec le monde réel en fabriquant sa propre réalité - à l'instar des nombreux personnages fictifs de Carrère jusqu'à L'Adversaire, et dont le fantasme le plus récurrent serait la capacité à se mettre hors d'atteinte du réel.  Le titre du roman Hors d'atteinte, paru en 1988, signale ainsi d'emblée cette chimère.
Rabaté, puisque l'écrivain américain, paranoïaque notoire, a cherché à s'arranger avec le monde réel en fabriquant sa propre réalité - à l'instar des nombreux personnages fictifs de Carrère jusqu'à L'Adversaire, et dont le fantasme le plus récurrent serait la capacité à se mettre hors d'atteinte du réel.  Le titre du roman Hors d'atteinte, paru en 1988, signale ainsi d'emblée cette chimère. ses parents, puis couche sur le papier ces quelques occupations, qui a déclenché l'écriture du roman. De ce fait, pour reprendre une expression d'Émilie Brière, le coeur du livre n'est pas "moins l'événement que la subjectivité qui appréhende cet événement".
ses parents, puis couche sur le papier ces quelques occupations, qui a déclenché l'écriture du roman. De ce fait, pour reprendre une expression d'Émilie Brière, le coeur du livre n'est pas "moins l'événement que la subjectivité qui appréhende cet événement". Ce système d'imbrications est présent, en réalité, comme le souligne Christophe Reig, dès les premiers textes de Carrère, puisque Bravoure, qui narre la genèse de Frankenstein, fonctionne lui aussi sur l'entrelacement de plusieurs intrigues, la confusion progressive des identités, le principe d'incertitude qui vient brouiller la narrration, la description de monstres sociaux et l'irruption de l'événement dans le quotidien. Véritable morceau de bravoure littéraire, "extrêmement référentiel" aux yeux d'Emmanuel Carrère, le roman met en place un jeu continuel sur les différents registres de l'hyper et l'hypotextualité. L'ouvrage, parmi les premiers de l'écrivain, semble montrer comment Carrère cherche alors sa voie parmi les références littéraires, "en entreprenant un récit au second degré, appuyé sur un texte lui-même constitué de lambeaux de textes divers". Le texte se désigne lui-même comme une fiction en train de s'écrire. De même, la carrière littéraire d'Emmanuel Carrère est encore en construction : Limonov, son prochain roman, est annoncé pour la rentrée 2011 aux éditions POL.
Ce système d'imbrications est présent, en réalité, comme le souligne Christophe Reig, dès les premiers textes de Carrère, puisque Bravoure, qui narre la genèse de Frankenstein, fonctionne lui aussi sur l'entrelacement de plusieurs intrigues, la confusion progressive des identités, le principe d'incertitude qui vient brouiller la narrration, la description de monstres sociaux et l'irruption de l'événement dans le quotidien. Véritable morceau de bravoure littéraire, "extrêmement référentiel" aux yeux d'Emmanuel Carrère, le roman met en place un jeu continuel sur les différents registres de l'hyper et l'hypotextualité. L'ouvrage, parmi les premiers de l'écrivain, semble montrer comment Carrère cherche alors sa voie parmi les références littéraires, "en entreprenant un récit au second degré, appuyé sur un texte lui-même constitué de lambeaux de textes divers". Le texte se désigne lui-même comme une fiction en train de s'écrire. De même, la carrière littéraire d'Emmanuel Carrère est encore en construction : Limonov, son prochain roman, est annoncé pour la rentrée 2011 aux éditions POL.   