
from B&W to Color réunit près d’une centaine de tirages du photographe américain, comme autant de preuves de la radicalité de son regard vernaculaire.
DÈS LES ANNÉES 1950, William Eggleston s’arme d’un Leica. Son champ d’action se cantonne à son environnement, le Memphis qui l’a vu naître en 1939. Il commence par immortaliser sa famille, ses amis, son entourage. Très vite, il confie au peintre Tom Young "ne pas aimer ce qui [l’]entoure". Un bon signe, selon ce dernier, qui l’encourage à poursuivre ses expérimentations. L’œil inséré dans le viseur de son appareil, Eggleston transforme ses objets photographiques, conférant à la trivialité une forme d’esthétique née de l’étrange.
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invisibles. Eggleston n’a jamais cessé de cadrer l’humain. Il injecte son essence dans chaque objet du quotidien, jouant sur des espaces fantomatiques qui sous-tendent l’existence d’un autre monde. Un monde de l’image enchâssée, de la publicité débridée, laquelle, en tant que reflet aliéné d’une époque, se révèle un formidable moyen d’expression artistique.
salle d’un regard circulaire. En plus de la couleur et des motifs géométriques, l’espace s’impose à la vue. Le regard balaye la salle, finit par tomber sur un cliché. Et pas n'importe quelle image : celle de "l’homme-panneau", qui se tient toujours droit comme un i, à l’aplomb du trottoir. Le visiteur, qui déambulait dans la fondation Henri Cartier-Bresson, s'arrête un instant, au centre de la salle. Au milieu des flèches, le corps immobile, il est passé de l'autre côté. 


