Le rêve en mouvement
toute seule des chaussures (El hotel eléctrico, Segundo de Chomon, 1908). Le monde matériel s'anime soudain. Et il n'est pas nécessaire d'attendre Steven Spielberg pour que les écrans soient envahis de monstres de toute sorte, à l'instar du gorille géant de King Kong dès 1933 ou même des dinosaures du Monde Perdu (Willis O'Brien, 1925).
2009, Disney revient pourtant aux dessins fait-main avec La Princesse et la Grenouille. Le "tout 3D" n'est plus, aujourd'hui, inéluctable. N'est qu'à voir le succès de Persepolis de Marjane Satrapi (2007), qui montre que la 2D a encore de beaux jours devant elle.
aucune peine à s'étirer à l'infini. Car avant toute chose, l'animation est peut-être un moyen de réenchanter le monde : "Cest un genre, qui, à l’inverse du cinéma, permet, de par sa nature, d’animer ou de manipuler le réel par des moyens formels, par exemple avec l'animation image par image chez Segundo de Chomon ou Svankmajer, et ainsi d’y investir les rêves et désirs les plus profonds de l’homme", confirme Juliette Desorgues. En donnant vie aux fantasmes, aux peurs, aux désirs, l'animation crée un monde haut en couleur qui est celui de l'émotion : alors même qu'il semble être l'univers de l'artifice et du code par excellence, il touche pourtant à ce qu'il y a de plus humain à travers l'image.
contes et les légendes ou en en créant de nouveau, c'est aussi de cette manière que s'est bâti l'empire des studios Disney sur l'imaginaire du XXe siècle. Blanche Neige et les Sept Nains (1937), le premier long métrage d'animation, marque un tournant à cet égard et constitue le point de départ d'une aventure animée qui a enchanté des générations, de La Belle au bois dormant (1959) à Aladdin (1992). Autant de récits intemporels qui séduisent par l'efficacité de leur narration et leur capacité à produire du rêve. Après l'essoufflement des productions 2D de Disney, les studios Pixar avec Toy Story (1995) ou Le Monde de Némo (2003) ont su poursuivre cette odyssée, créant des personnages marquants pour les nouvelles générations en s'appuyant non seulement sur des prouesses visuelles et techniques, mais aussi sur des scénarios et des dialogues inventifs et millimétrés. 
