

proximité du Berry, jusqu'aux années 1950, Madame P. menait bon train son activité d'envoûteuse. Au village, on parlait d'elle à voix basse car elle était redoutée en raison de son pouvoir. On avait recours à ses services tant pour jeter un sort sur son prochain que pour s'en délivrer. A sa mort en 1950, on trouvait encore dans sa vaste maison des souches d'arbres sculptées de figurines diaboliques ou d'animaux ainsi qu'une grande quantité de figurines humaines plantées de clous."
communauté dans laquelle les femmes semblent tomber une à une sous les coups du démon : prises de crises violentes, les victimes se roulent par terre, convulsent, aboient, tombent en syncope et hurlent des insanités. Autant de signes, selon l'Eglise, de la possession démoniaque. Ce n'est qu'au XIXe siècle que, grâce à des médecins comme Jean-Martin Charcot, le mot d'hystérie est venu supplanter celui de possession.
purger le pays. On raconte que, pendant que leurs époux partent en mer, les femmes s'adonnent au sabbat et commettent les pires hérésies. Pierre de Lancre, un des deux magistrats envoyés sur place, multiplie les demandes de témoignages pour rendre compte des excès diaboliques des femmes du Labourd dans un ouvrage phare, le Tableau de l'inconstance des mauvais anges et des démons. Mais comme lui-même a failli succomber à la tentation satanique, l'histoire prend plus d'envergure, à tel point qu'elle résonne encore de nos jours sur les plages de la côte basque.
LES AFFICHES DE FILMS RÉCENTS nous rappellent que dans notre réalité, sorciers et sorcières ne sont plus que fantasmes incarnés à l'écran. Mais si notre imaginaire est si tenace, n'est-ce pas qu'au fond nous regrettons le temps des sabbats et que dans une société où domine la raison, nous serions prêts, comme le célèbre Pierre de la rue Broca à scander "Sorcière, sorcière, prends garde à ton…" ?


