suivante de sa semelle d’arpenteur partagé entre onirisme et réalisme. Les deux photographies qui, en guise de préambule, succèdent aux Pavés donnent en effet le ton : côte à côte, La chambre de Gentilly (1930) où il vit et qui, avec ses rideaux brodés, son papier-peint fleuri et ses meubles "de famille", respire le confinement, l’ennui, la réclusion, et Le nez au carreau (1953), image prise rue Pajol à Paris et sur laquelle on peut voir une fillette debout sur une table scrutant la rue, l’extérieur, l’inconnu, à travers la vitrine d’un café. Un raccourci qui dit bien la nécessité vitale pour Robert Doisneau qui "exécrait le milieu petit-bourgeois" de s’échapper, de passer de l’autre côté de la fenêtre.
titre de l’exposition, Du métier à l’œuvre, tient dans cette observation car Doisneau s’est toujours considéré comme un artisan, quitte à regretter, non sans quelque amertume, d’avoir toute sa vie dû travailler pour subvenir aux besoins des siens et d’avoir peut-être manqué de temps et de rigueur - il se plaignait d’avoir trop photographié, et dans le désordre, passant dans une même journée d’un sujet à l’autre - pour construire un ensemble qui ait du sens, de la cohérence. 
