Plug and play
Il débute à New York sous la houlette de son maître Charlie Parker, dont il devient le trompettiste attitré et affirme progressivement son style. "Je crois qu'il est impossible de jouer plus détendu que Davis", écrit Boris Vian en mai 1945 dans le n°5 de Jazz News qui s'affiche dans une vitrine. La réputation du trompettiste se fera sur ce style inimitable que traduit bien le titre de l'album, Birth of the Cool. Mais loin de se figer dans une approche unique de la musique, le son de Davis ne cessera jamais d'évoluer, formant ainsi des périodes caractéristiques de son oeuvre qu'explore successivement l'exposition : le quintet qu'il forme avec John Coltrane à partir de 1955 duquel naîtra le chef d'oeuvre Kind of Blue, mais aussi le travail orchestral ambitieux opéré avec Gil Evans notamment sur l'adaptation de Porgy and Bess de Gershwin, les expérimentations et la jungle sonore de la fin des années 1960 et du début des années 1970, ou enfin l'influence de la pop et le travail avec Marcus Miller sur le dernier grand album du jazzman devenu une légende, Tutu en 1986.
Créateur qui produit toute sa vie sans relâche, il explore toujours de nouvelles voies, construisant ainsi petit à petit sa légende. Mais ce mythe, le musicien en est lui-même l'auteur, jouant avec son image, se mettant en scène dans une sorte de spectacle total : sa ferrari rouge, ses réponses provocantes offertes aux journalistes, ses extravagances, le mystère qu'il entretient derrière ses lunettes noires sont autant de facettes qu'il nourrit. De cette époque, il reste des extraits vidéos, ainsi que l'impressionnante collection de photographies du musicien à diverses périodes de sa vie prises par Herman Leonard, Dennis Stock ou Anton Corbjin. 
