
L’un des fils conducteurs de la production de ce réalisateur pour le moins atypique est le désarroi dont on peut faire l’expérience lorsque l’on cherche à sauver quelqu’un : au fond, la quasi-totalité de ses narrations porte sur la notion de responsabilité – individuelle et collective – vis-à-vis d’un tiers, dont les difficultés à vivre viennent perturber l’équilibre d’un microcosme, souvent périmétré par l’espace domestique.
C’est une manière de suggérer que le bonheur est possible, jusqu’à preuve du contraire ; que dans le « tout peut bien se terminer, malgré tout » le sens du « malgré tout » mérite d’être creusé, quitte à lui accorder beaucoup plus d’importance que ce qu’on voudrait. Dans l’un des dialogues les plus incisifs du film, Aaron souligne, non sans provocation, qu’il ne cherche pas la simplicité, autrement dit que ses comportements sont motivés exclusivement par ce qu’il considère bénéfique – voire nécessaire – pour son fils, et non par ce qui pourrait s’avérer pratique pour lui et pour son ex-femme en tant que parents, ou en tant que couple.


