De l'autre côté du miroir
hors-scène s'invite sur la scène. Et lorsque Christine termine son spectacle et que le rideau se lève, la chanteuse ne se tourne pas vers les véritables spectateurs mais vers les coulisses plongées dans le noir où s'élèvent la clameur de spectateurs fictifs, dans un effet de mise en abyme déroutant.
premier rang desquels Brian de Palma. Dans son Phantom of the Paradise, inspiré très librement de l'histoire du fantôme de l'opéra, à laquelle il ajoute un soupçon du mythe de Faust et de celui de Dorian Gray, le producteur, Swan, passe un pacte avec le diable et incarne le mal : il manipule Winslow et son amour pour Phoenix. Rien de tel finalement dans Le Fantôme de l'Opéra : il n'est aucune figure maléfique dans cette oeuvre, mais simplement un homme souffrant poussé à la violence par le désespoir. Il n'est pas le pantin mais bien le metteur en scène du drame. Il envoie ainsi des instructions écrites pour mettre en scène lui-même son propre spectacle. Et devient même acteur, en prenant la place d'un chanteur sur scène. C'est bien lui qui manipule les autres personnages.
s'épanouissent lorsqu'ils chantent. Le fantôme ne peut exister à l'Opéra que comme fantôme et ne trouver une place dans la vie de sa belle qu'en lui chantant son nom derrière le miroir. C'est bien là l'enjeu du Phantom of the Opera : l'anti-héros compense ses difformités physiques par une théatralisation extrême de son comportement. Il se doit de devenir le héros, quitte à être le méchant de l'histoire, plutôt que de n'être rien du tout. 