
sont visiblement pas gênés pour simplifier les évènements, offrant ainsi au réalisateur une vision manichéenne des événements, afin de broder sur fond de Révolution une intrigue faites de manipulations politiques.
la Convention les atrocités que Robespierre commettra s'il est élu dictateur. Au milieu de ces deux camps, le politicien et opportuniste Fouché (Arnold Moss), et le héros de l'histoire, imaginaire lui aussi, Charles d'Aubigny (Robert Cummings), qui a pour mission de s'infiltrer auprès de Robespierre, afin de l'empêcher de devenir dictateur.
qu'intervienne ces gros plans sur les faces des personnages : c'est bien par son visage que d'Aubigny risque de faire éclater sa couverture ; c'est bien celui-ci que Robespierre cache quand il poudre sa perruque, ou qu'on s'empoigne quand il y a bagarre. De là découle toute une stratégie politique de persuasion : dans Le Livre noir, quand un personnage veut se faire valoir, il s'avance vers la caméra, grossissant dans l'espace, tirant le gros plan vers sa limite.
une réflexion sur les apparences et le faux. Les personnages sortent de derrière des rideaux, déboulent d'on ne sait où. Le Livre noir se plaît à dessiner un espace mental de fausses trappes, de double fond, de possibilités d'être trahi par après avoir trahi pour. Un espace où ont lieu les péripéties les plus invraisemblables.
dresse un tableau plus qu'inquiétant. Quand Mann filme la Convention, il filme littéralement la platitude de la foule, réduite à une toile de projection sans aucun relief au fond du cadre. Et dès lors, peu importe que cette foule soit Montagnarde, ou Girondine : pensant cinématographiquement le politique, Mann filme ici l'idée d’une foule suiveuse. Une foule qui n'a de cesse de jeter à terre tout ce qu'elle peut, et qui d'un dictateur court vers un autre. Le cinéaste ne résiste pas à un clin d'œil final, mettant en scène Fouché, qui parle à un étranger cadré de dos, en plein cœur des rues en liesse après l'exécution. Un étranger sans visage, car il est encore quelqu'un qui se dit "ni Français ni politicien", et dont la figure reste en hors-champ interne : Fouché, pensant qu'ils sont appelés à se revoir, lui demande tout de même son nom. "Bonaparte, dit l'homme. Napoléon Bonaparte…"