pas y voir un quatrième volet des aventures de l'espion amnésique version proche-orientale… Cette fois-ci, c'est plutôt la mémoire du héros qui pose problème. Titre de ce thriller qui oscille entre film d'action, drame de guerre et réquisitoire politique : Green Zone. Dans les salles à partir du 14 avril. Le gilet pare-balles est recommandé.
se détache, sans l'ombre d’un doute, le visage de Matt Damon, incarnation de l'Américain avec un A majuscule tel que le monde entier le rêve(rait), et héritier sans tâche et sans reproches d'un Gary Cooper ou d'un James Stewart, et qu'à ce titre, il portera toute l'action du film sur ses épaules. Mais ces deux indices ne concourront, jusque dans leur franche opposition - là encore l'affiche dit tout, dans cette façon aussi sobre qu'éloquente de mettre pour ainsi dire dos à dos l'acteur et le titre -, qu'à donner, au propre comme au figuré, le mot de la fin aux Irakiens, rendant du même coup plus absurde encore la présence américaine, et toute cette agitation meurtrière. Tant dans ses desseins que dans ses conséquences.
reste pas moins d'une clarté d'autant plus remarquable qu'il n'est, à aucun moment, possible d'appuyer sur la touche "pause". Une épure qui n'est pourtant pas simplification ou même falsification, ce qui du reste se révélerait un comble compte tenu de l'objectif de Miller et, à travers lui, du cinéaste.
d'american way of life sans se soucier le moins du monde de ce qui se trame tout autour de leur bulle néo-coloniale, et les attentes des Irakiens qui souhaiteraient tant qu'on cesse enfin de décider en leur nom. Tout le sens du règlement de compte final et de cette interrogation légitime et pleine de ressentiment que le traducteur adresse à Miller : "Le peuple irakien peut-il décider de ce qui se passe ici ?" Plus loin, au bout, un plan sur un gisement pétrolier.
