
d'innombrables écrans publicitaires, toutes lumineuses et bariolées. Casquette-crapaud, franges de trente centimètres sur toutes les coutures, bijoux grandes tailles, voilette en grillage à poule, perruque en plastique, tenue arc- en-ciel, T-shirt Donald, veste en tuyau blanc... La liste d'accessoires est infinie. Comme si la génération K-pop, née juste après la chute de la dictature dans les années 1980, explorait dans les moindres replis une liberté retrouvée.
plasticité impeccablement lisse sur laquelle glissent, sans jamais laisser de trace, fatigue, ennui et contrariété. Boîtes à musique à remonter à l'infini sans que ne surviennent jamais la moindre goutte de sueur, le moindre essoufflement, la moindre émotion, Yoona, Tae Yeon, Soo Young, Jessica, Tiffany, Sunny, Hyo Yeon, Yuri et Seo Hyun - membres des SNSD -, exécutent inlassablement leurs chorégraphies et chansons sans saveur, toujours heureuses d'être là, toujours fraîches, toujours jeunes.
intrigue, c'est parce que les ficelles sont grosses comme des cordes, et que les sourires innocents cachent mal les chars d'assaut vrombissants des puissantes productions sud-coréennes qui regardent avec appétit le reste de l'Asie et le monde entier. La K-Pop promeut une image ultra-moderne, jeune et énergique d'un pays tourné vers l'avenir - parfait contre-pied de la Corée du Nord -, étiquette qui enthousiasme la jeunesse coréenne et suscite l'envie de celle des pays voisins. Les chanteuses de K-Pop sont lancées sur le marché comme des produits programmés pour le succès. Aucun hasard dans la conception de ces groupes dont les membres ont été méticuleusement façonnés par un programme de formation de plusieurs années au cours duquel leur ont été enseignés le chant, la danse... mais aussi les langues étrangères. Pour s'exporter, il faut maîtriser le japonais, le chinois et l'anglais, et aller jusqu'à rééditer certaines chansons dans d'autres langues - sauf les refrains, qui sont pour la plupart en anglais dès la première version. Le succès est sans appel : le Japon en redemande, et des Kanye West, Will.i.am et autres Jonas Brothers se prêtent volontiers au jeu de la collaboration le temps d'un titre. La vague gronde. En France, l'écume a déjà moussée en juin dernier, lors d'un concert de la SM Entertainment à Paris, où plusieurs milliers de fans ont applaudi ces poupées de son.