L`Intermède
Le choix de la rédaction de L`Intermède

L'Homme hors de lui
Théâtre de la Colline
Jusqu'au 15 octobre



En deux mots

Après L’Origine rouge (2000), La Scène (2003) et L’Acte inconnu (2007) présentés à la Colline, Valère Novarina revient cette année avec l’un de ses acteurs fétiches, Dominique Pinon, pour nous présenter L’Homme hors de lui, pièce qui révèle un précipité de langage, un nouvelle danse de la pensée, à travers un Vivant. valere novarina, l`homme hors de lui, theatre de la colline, vivant, poetique du langage, college des bernardins, dominique pinon, richard pierre, christian paccoud, celine schaeffer, joel hourbeigt"Le théâtre est vide. Le Vivant entre, malgré lui". Telle est l’entrée en matière de la pièce d’où émane sans surprise une poétique du langage, du geste et de l’espace, grâce à l’acteur  principal, "praticien du vide", à l’écoute du monde, des sensations, et en perpétuel questionnement.
 
Chez Novarina, la langue devient "l’autre chair", et le spectateur, plongé dans une scénographie ludique, symbolique et évolutive – grâce à l’ "ouvrier du drame" qui déplace, ordonne, range et dispose les toiles du metteur en scène, sorte d’écriture pariétale –, se trouve ébranlé et saisi par le croisement des mots, cette "architecture invisible" de la parole, qui dérive, à la fois qu’elle construit le drame. Dans L’Homme hors de lui, la peinture devient le manuscrit du texte, elle colore la parole. L’attention du spectateur se concentre sur le moindre jeu et souffle de l’acteur, traversé par une énergie qui lui permet de déverser sans cesse un langage qui voyage sur scène, jusqu’à atteindre la salle – en l’absence du quatrième mur.
 
Il n’est pas tant question "d’imiter l’homme, mais plutôt de le démonter ! À vue", et de fouiller dans notre cerveau reptilien, afin d’atteindre le "drame respiratoire de la pensée". Contrairement aux créations théâtrales où les metteurs en scènes usent parfois à outrances de moyens techniques – fumigènes, projections vidéo, sons assourdissants –, Novarina milite pour un théâtre de la légèreté où le plateau se vide peu à peu des effigies humaines, où le Vivant se défait délicatement de son costume humain, laissant tout loisir au spectateur d’éprouver le temps, et de nouvelles zones du langage.
 

Émilie Combes
-------------------
Le 1er octobre 2017



Voir le site officiel

L'Homme hors de lui
Texte et mise en scène de Valère Novarina
Théâtre de la Colline
15 rue Malte-Brun, Paris 20e
Mar-sam : 19h30
Dim : 15h

Tarif normal : 30 €
Tarifs réduits : 25 €, 15 €, 10 €, 8 €
Rens. : 01 44 62 52 52 / billetterie.colline.fr

Colloque conclusif, Une poétique du devenir, avec Valère Novarina
Samedi 7 octobre de 10h30 à 18h
Collège des Bernardins, Paris 5e


Crédits photos : © Simon Gosselin 


Le dernier article de la rubrique Scènes

les particules elementaires, michel houellebecq, julien gosselin, theatre de lodeon, mai 68
Tous les choix de la rédaction de L`Intermède
Tous les choix de la rédaction de L`Intermède