En haut de l’escalier, un impressionnant gorille accueille les visiteurs, à l’entrée de l’exposition, plongeant immédiatement les badauds dans l'ambiance de Tarzan !ou Rousseau chez les Waziri, présentée au musée du Quai Branly jusqu’au 27 septembre 2009. L’homme-singe le plus célèbre de l’histoire, créé en 1912 par le romancier américain Edgar Rice Burroughs (1875-1950), est ici décliné sous toutes ses formes. L’exposition s'intéresse en effet davantage aux adaptations du mythe sur différents supports qu’aux vingt-six romans du cycle original lui-même.
C’est grâce au cinéma et notamment à Johnny Weissmuller qui lui donna le visage et le cri que l’on connaît, que Tarzan doit son énorme popularité. De tous les personnages créés par Edgar Rice Burroughs, dont les romans sont des références de la littérature d’aventures de cette époque (le cycle de John Carter de Mars, celui de Pellucidar), Tarzan est en effet le plus célèbre.
L’exposition, bric-à-brac revendiqué comme tel par son commissaire Roger Boulay qui parle lui-même de « bricolage intellectuel » dans le catalogue, peine à trouver une ligne directrice et à informer le visiteur déjà familier du personnage. Pourquoi, par exemple, exposer de multiples étalages de jouets à l’effigie de Tarzan mais aussi de Batman voire des animaux en peluche ? L'intérêt de l’exposition, en plus des extraits des différentes adaptations cinématographiques de Tarzan, réside plutôt dans la présentation de planches originales de bande-dessinée des aventures de Lord Greystoke. On peut notamment admirer des planches de Burne Hogarth, provenant de collections particulières. Cet illustrateur de Tarzan, sans aucun doute le plus célèbre, maniait un art du mouvement absolument remarquable qu’il a théorisé dans son premier livre, Dynamic Anatomy, publié en 1958. Les planches présentées sont d’admirables exemples de son savoir-faire.
L’analyse reste malheureusement superficielle et, si la conception graphique fondée sur les codes de la bande-dessinée est réussie, l’exposition reste trop enfantine. Tarzan, personnage souvent réduit à son slip en peau de léopard, aurait mérité un traitement plus approfondi.
Claire Cornillon
Le 02/08/2009