 Isadora Duncan, le pas du zéphyr
Isadora Duncan, le pas du zéphyr encontre, en retour, une profonde admiration. Découvrant Auguste Rodin à son exposition universelle en 1900, elle demeure ''frappée d'éblouissement devant l'oeuvre du grand maître'', comme elle l'écrit dans son autobiographie Ma Vie. Passionnée par ''le grand dieu Pan'', tel qu'elle le surnomme, la danseuse se donne beaucoup de peine pour retrouver Rodin à son atelier, et rapproche sculpture et danse.
encontre, en retour, une profonde admiration. Découvrant Auguste Rodin à son exposition universelle en 1900, elle demeure ''frappée d'éblouissement devant l'oeuvre du grand maître'', comme elle l'écrit dans son autobiographie Ma Vie. Passionnée par ''le grand dieu Pan'', tel qu'elle le surnomme, la danseuse se donne beaucoup de peine pour retrouver Rodin à son atelier, et rapproche sculpture et danse. sentiments et les pensées de l'âme qu'il exprime.'' La danseuse va puiser chez les grands compositeurs, danse et invite à danser sur Chopin et Brahms, les symphonies de Beethoven, les opéras de Gluck et les Lieder de Wagner. De la même manière que les sculptures nourrissent son geste, la musique est comme un accélérateur de ses grâces, élans et envolées. Elle puise aussi son geste dans l'imitation des peintures antiques : dans l'Ange, elle reproduit le mouvement du bras qui joue de l'archet. Dans la Primavera, la chorégraphie est une copie du tableau de Botticelli, où elle simule l'acte de semer les fleurs de sa main entrouverte… Comme il le faut chez le danseur antique, le geste d'Isadora est sculpté à la manière de l'oeuvre picturale grecque. Sa tête se penche ou se renverse, ses poignets, assouplis, agissent indépendamment du bras et deviennent un moyen d'expression particulièrement développé. Le suspens sur demi-pointes, ses vastes enjambées, ses récurrents temps levés et son sourire passionné lui donnent aussi une attitude divine, celle de la muse ou de la nymphe.
sentiments et les pensées de l'âme qu'il exprime.'' La danseuse va puiser chez les grands compositeurs, danse et invite à danser sur Chopin et Brahms, les symphonies de Beethoven, les opéras de Gluck et les Lieder de Wagner. De la même manière que les sculptures nourrissent son geste, la musique est comme un accélérateur de ses grâces, élans et envolées. Elle puise aussi son geste dans l'imitation des peintures antiques : dans l'Ange, elle reproduit le mouvement du bras qui joue de l'archet. Dans la Primavera, la chorégraphie est une copie du tableau de Botticelli, où elle simule l'acte de semer les fleurs de sa main entrouverte… Comme il le faut chez le danseur antique, le geste d'Isadora est sculpté à la manière de l'oeuvre picturale grecque. Sa tête se penche ou se renverse, ses poignets, assouplis, agissent indépendamment du bras et deviennent un moyen d'expression particulièrement développé. Le suspens sur demi-pointes, ses vastes enjambées, ses récurrents temps levés et son sourire passionné lui donnent aussi une attitude divine, celle de la muse ou de la nymphe.  mystiques en guise d'arguments, Isadora Duncan incarne une danse qui semble aussi lui échapper à elle-même. Son style, tel qu'elle le décrit, et surtout tel qu'elle le transmet à ses élèves, les "isadorables", se confronte ainsi à un discours extrêmement subjectif et difficilement accessible. "Il semblerait que tout cela fut difficile à expliquer à l'aide de mots, mais debout devant mes élèves (…) je leur disais: 'écoutez la musique avec votre âme. Ne sentez vous pas un être intérieur qui s'éveille au fond de vous, et que c'est par lui que votre tête se redresse, que vos bras se lèvent, que vous marchez lentement vers la lumière?' ''
mystiques en guise d'arguments, Isadora Duncan incarne une danse qui semble aussi lui échapper à elle-même. Son style, tel qu'elle le décrit, et surtout tel qu'elle le transmet à ses élèves, les "isadorables", se confronte ainsi à un discours extrêmement subjectif et difficilement accessible. "Il semblerait que tout cela fut difficile à expliquer à l'aide de mots, mais debout devant mes élèves (…) je leur disais: 'écoutez la musique avec votre âme. Ne sentez vous pas un être intérieur qui s'éveille au fond de vous, et que c'est par lui que votre tête se redresse, que vos bras se lèvent, que vous marchez lentement vers la lumière?' '' e", écrit-elle dans Ma Vie. Armée seulement d'une petite tunique blanche transparente, Isadora Duncan se révolte contre les contraintes du corps et s'autorise la nudité, synonyme d'atteinte à la pudeur, de provocation érotique, d'atteintes aux bonnes moeurs pour ses contemporains. Le dévoilement des corps ne concerne plus que danseuses de cabaret et filles de joie. Dans l'histoire du corps il y a un ''avant'' et un ''après'' Duncan.
e", écrit-elle dans Ma Vie. Armée seulement d'une petite tunique blanche transparente, Isadora Duncan se révolte contre les contraintes du corps et s'autorise la nudité, synonyme d'atteinte à la pudeur, de provocation érotique, d'atteintes aux bonnes moeurs pour ses contemporains. Le dévoilement des corps ne concerne plus que danseuses de cabaret et filles de joie. Dans l'histoire du corps il y a un ''avant'' et un ''après'' Duncan. 
