Salvador Dali, l'or hurluberlu
m’illumine et les banquiers sont les suprême prêtres de la religion dalinienne", rappelle cette citation inscrite sur un mur. Une maxime ambivalente, affirmant avec dérision tant une prosaïque avidité pour l’argent, responsable du surnom, réapproprié par lui de "Avida Dollars" de la part d’André Breton, qu’une fascination pour le matériau noble, brillant, symbole de pouvoir que constitue l’or. Mais c’est également sa rencontre avec Gala qui va être à l’origine du développement de ses travaux d’orfèvrerie.
Celles-ci, d’une extrême finesse, reprenant la symbolique chère au surréaliste, forment notamment des animaux fantastiques et mystérieux - L’ibis, La tortue, Pendentif serpent magique… - ou encore des médailles - Dali/Gala, Avida Dollars… - dont la simplicité contraste avec l’excès confinant au kitsch de la série de bijoux - Danseuse dalinienne, Alice in wonderland, La licorne... Mis en regard avec les sculptures de bronze qui sont leurs modèles, ces prouesses de minutie perdent cependant le charme subtil de l’onirisme, à force de surcharge de diamants et autre pierres précieuses, attestant tout du moins du credo dalinien selon lequel "Il faut qu’un bijou soit importable."
