L`Intermède
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Réouverture du Mouffetard Théâtre
73, rue Mouffetard
75005 Paris



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Le 4 novembre dernier, après un an de mise en sommeil, la scène du 73 rue Mouffetard a enfin repris vie. En effet, en quelques mois, une partie des locaux de l’ancien Théâtre Mouffetard s’est refait une beauté pour accueillir les arts de la marionnette, permettant à la structure créée en 1992 par Isabelle Bertola et Lucile Bodson de se fixer enfin après vingt ans de nomadisme.

Lieu unique pour un art en expansion et dont les techniques ne cessent d’évoluer, le Mouffetard Théâtre n’a pas seulement vocation à être un espace de représentations. Avec ses projets de résidences d’artistes et les nombreuses ressources qu’il met à disposition du public, il s’affiche dès à présent comme un centre de diffusion, de réflexion et de recherche, ouvert à tous les amateurs des arts de la marionnette. En ce sens, le programme de la saison 2013-2014 a pour ambition de donner à revoir les spectacles phares qui ont marqué les deux dernières décennies de la création marionnettique, tout en associant chacun avec une création plus récente de la même compagnie.

Ainsi, après Hôtel de rive, présenté lors de la soirée d’ouverture, c’est la compagnie Label Brut qui a lancé les festivités en présentant au public du Mouffetard Théâtre son Ubu, créé en 1990, puis L’Enfer, créé en 2009. Dans cette adaptation du texte d’Alfred Jarry, seuls le père et la mère Ubu (joués par Laurent Fraunié et Babette Masson) sont de chair et d’os. Grimés d’un maquillage effrayant et attifés de costumes dont le grotesque n’a d’égal que les prétentions et les agissements d’Ubu, les deux acteurs évoluent dans un étonnant théâtre d’objets où les soldats sont des pommes de terre et les courtisans des poireaux. Dans ce potager vivant, les velléités de pouvoir et la cruauté du père Ubu sont représentées dans toute leur violence, et, face à un protagoniste qui terrasse les hommes-légumes à coups de couteau et mord à pleines dents dans un maréchal-chou, le doute n’est plus permis : Ubu n’est pas seulement un ridicule usurpateur ; bien que le seul homme sur scène, c’est pourtant lui le monstre, cet être redoutable après qui rien ne demeure.


Marion Point
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Le 14 avril 2014

Voir le site officiel du théâtre

 
 




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Crédits photos : Ubu_Label-Brut©Nada-Théâtre