
Les personnages sont incarnés par des robinets : Harpagon, vieux robinet en cuivre cherche à économiser "goutte que goutte" alors que son fils, joli chrome à sec, cherche l’amour de sa belle Mariane. Seuls deux comédiens sont sur scène et font bouger toutes les marionnettes-robinets (Oliver Benoit et Alexandre Jean). Élise prend l'aspect d'un robinet capricieux face auquel tout le monde cède. La voix contrefaite du comédien fait sourire, ainsi que les multiples calembours dont elle se fait le héraut : "trous du tube" et "plongée sous Mariane" voisinent avec maintes autres réjouissances verbales. Les comédiens ne sont jamais excessifs, toujours justes, parfois loufoques dans la veine moliéresque. Et les deux acolytes qui mettent en branle ce monde, n’hésitent pas, une fois le rideau tombé, à venir échanger avec les spectateurs autour de leurs convictions, des dangers auxquels la planète est confrontée. Ce spectacle a connu une renommée aussi bien dans des pays occidentaux qu’ailleurs où l’eau n’est pas une évidence comme en France, peut-être parce que son propos et la manière qu'il a de l'amener, l'acuité de ce qu'il donne à penser, résonent longtemps encore après la représentation dans l'esprit du spectateur.



