Clivages, tome 1 Sylvain Runberg et Joan Urgell Éditions Robinson Paru le 7 novembre 2018
– En deux mots
Comment le pire peut-il survenir ? Comment une petite ville quelconque peut-elle devenir le siège d’affrontements sanglants ? Comment une population peut-elle se retrouver déchirée par un conflit qui la dépasse ? C’est ce que Sylvain Runberg et Joan Urgell s’attachent à montrer dans "Lignes de front", le premier tome de la bande dessinée Clivages paru en novembre dernier aux éditions Robinson.
C’est une petite ville anonyme d’un pays dont le nom est tu, qui n’existe pas ou plutôt qui pourrait être n’importe où. On y soutient, mais loin des combats, la faction rebelle. À quelques kilomètres, en effet, légitimistes au pouvoir et patriotes s’affrontent. Concernant quel gouvernement ? Selon quels principes ? On l’ignore. Ce qui compte ici, c’est la logique à l’œuvre dans toutes les guerres civiles et ce constat, fait par Sylvain Runberg à partir de ses observations sur l’ex-Yougoslavie, l’Ukraine et la Syrie : "À chaque fois, on retrouve les mêmes mécanismes : des individus et des groupent qui cherchent à imposer leur pouvoir en jouant sur les peurs, en créant des séparations artificielles entre les gens, en usant de la violence pour obtenir ce qu’ils veulent."
Dans la ville que les auteurs mettent en scène, on essaye de vivre en dépit de tout : fêter un anniversaire et entraîner une équipe de football en dépit de la guerre ou maintenir une séance de ciné-club en dépit de l’arrivée d’un contingent de militaires. Mais c’est sans compter la malchance et la révolte qui grondent. Il suffit d’un faux pas, celui d’un jeune homme qui marche sur une mine, et des premiers agissements d’une faction rebelle aussi novice que sanguinaire pour que tout s’embrase. Servi par les dessins fouillés et très expressifs de Joan Urgell, ce récit d’une grande efficacité et d’un réalisme glaçant nous invite à suivre le quotidien d’une femme et de ses proches pris dans la tourmente du conflit à un moment où tout bascule. Ainsi, Clivages se fait la mise en mots et en images d’une histoire tragique mais hélas trop commune, celle d’une famille "menant une vie normale, ayant l’espérance d’un futur radieux pour [ses] enfants" face à "l’arrivée [d’un] conflit armé qui balaye tout et dans lequel ils se retrouvent piégés".
C’est une petite ville anonyme d’un pays dont le nom est tu, qui n’existe pas ou plutôt qui pourrait être n’importe où. On y soutient, mais loin des combats, la faction rebelle. À quelques kilomètres, en effet, légitimistes au pouvoir et patriotes s’affrontent. Concernant quel gouvernement ? Selon quels principes ? On l’ignore. Ce qui compte ici, c’est la logique à l’œuvre dans toutes les guerres civiles et ce constat, fait par Sylvain Runberg à partir de ses observations sur l’ex-Yougoslavie, l’Ukraine et la Syrie : "À chaque fois, on retrouve les mêmes mécanismes : des individus et des groupent qui cherchent à imposer leur pouvoir en jouant sur les peurs, en créant des séparations artificielles entre les gens, en usant de la violence pour obtenir ce qu’ils veulent."
